vendredi 25 janvier 2013

Une multinationale qui pompe l’eau et l’argent ?



    Le site REPORTERRE (le site de l’écologie) nous a appris cette semaine que la société Véolia poursuivait le film "Water Makes Money" en diffamation.


    Ce film explique comment cette multinationale "pomperait" de l’argent autant que de l’eau. Malgré de nombreux empêchements, il a pu atteindre un large public et il a été projeté publiquement près de 1 000 fois. ARTE l’a programmé plusieurs fois et une nouvelle diffusion est prévue pour le 13 février prochain, la veille du procès, à 22 heures.


    Veolia n’a pas pu empêcher le film et ce sont aujourd’hui La Mare aux canards, petite association qui n’est pas responsable du contenu du film mais uniquement de sa diffusion en France et évidemment leur whistle-blower (lanceur d’alerte), Jean-Luc Touly – qui s’est déjà battu dans beaucoup de procès avec son employeur et les a tous gagnés – qui sont renvoyés devant le Tribunal correctionnel.


    Transitio vous invite bien évidemment à lire l’article de REPORTERRE et surtout à regarder sur ARTE le 13 février prochain ce film qui déplaît tant à Véolia...



Véolia ?

Autrefois, Véolia s’appelait Vivendi…


    L’occasion est vraiment trop belle de vous conseiller de lire un autre article. Un article datant de 2004 d’un journal suisse, LE COURRIER, qui traite de l’ouverture du procès intenté à Vivendi, pour les 4,5 milliards d'euros qui se seraient évaporés dans un paradis fiscal, après avoir été pompés sur les factures d’eau. Le journaliste Gilles Labarthe parle d’ailleurs dans cet article du vaillant Jean-Luc Touly.


    Régulièrement depuis plusieurs années, je vérifie que cet article est toujours en ligne. Mais cette fois-ci, n’y tenant plus, j’ai décidé de le reproduire sur Transitio.


    Je ne peux pas vous dire pourquoi je tiens à ce que cet article ne disparaisse pas, mais vous pouvez me faire confiance...


    Je vous conseille bien sûr de le lire sur le site du journal LE COURRIER. Comme je vous l’ai dit, je ne le publie sur Transitio que par crainte qu’il ne disparaisse un jour (comme les 4.5 milliards).



    Un article de Gilles Labarthe publié le mardi 3 février 2004 sur le site du journal suisse LE COURRIER :

En France, le groupe Vivendi environnement fait l'objet de nouvelles accusations pour surfacturation et détournement de fonds. Une demande de la Commission d'enquête parlementaire vient d'être déposée pour retrouver la trace de 4,5 milliards d'euros. Cette somme, qui correspond à plusieurs décennies de provisions publiques destinées au renouvellement des installations nationales de distribution d'eau, aurait été « placée à l'étranger » dans un paradis fiscal. Entre-temps, le pactole a fondu. Les dirigeants de la multinationale française s'en expliqueront devant le Tribunal. Première audience aujourd'hui.

« Nous sommes ici pour tenter de comprendre où sont passés les milliards d'euros placés par Vivendi sur un compte offshore irlandais. » C'est un bien singulier colloque qui se déroule à Paris, dans une salle de l'Assemblée nationale. Intitulé « L'eau, bien commun ou rente captive pour les multinationales », il a été organisé la semaine dernière à la suite d'une demande de la Commission d'enquête parlementaire « sur la disparition de 4,5 milliards d'euros des provisions de renouvellement des huit mille contrats d'eau et d'assainissement gérés par Vivendi pour le compte des collectivités territoriales ».
Assis à la même table, Danièle Mitterrand, fondatrice de l'Association pour un contrat mondial de l'eau (ACME), et le député des Verts Noël Mamère rappellent le programme de la journée. Dénoncer la marchandisation croissante de « l'or bleu ». Passer en revue les pratiques abusives des trois multinationales françaises dans le monde : Veolia environnement (ex-Vivendi), Suez-Lyonnaise des eaux, et Saur-Bouygues. Et, surtout, tirer au clair les histoires de détournement de fonds, l'opacité des comptes ou les méthodes anticoncurrentielles qui ruinent aujourd'hui la crédibilité des sociétés françaises sur leur propre territoire.
Sur ce point, l'accusation que Vivendi traîne aujourd'hui comme une casserole mérite qu'on s'y attarde. La direction de l'ancien PDG Jean-Marie Messier est accusée d'avoir détourné plusieurs milliards versés jusqu'en 1996 par les usagers pour l'entretien des réseaux de distribution d'eau de l'Hexagone, pour les faire tranquillement fructifier dans un paradis fiscal.

UN VÉRITABLE TRÉSOR

« En 1996, ces provisions constituées durant des décennies en prélevant quelques francs sur chacune de nos factures représentaient la coquette somme de 27 milliards de francs (environ 6 milliards de francs suisses, ndlr). Un véritable trésor qui aurait dû servir à entretenir et remettre à neuf tout le réseau des Français », s'insurgent Roger Lenglet, journaliste d'investigation, et Jean-Luc Touly, agent de maîtrise administratif à la Générale des eaux, coauteurs d'un réquisitoire baptisé L'eau de Vivendi, les vérités inavouables (lire encadré).
On y apprend, par exemple, que les fonds « ont tout simplement été regroupés au sein d'une société, la General Re Financial Products, dont le siège est curieusement fixé en Irlande, petit paradis fiscal dont on ne parle jamais. Il s'agit officiellement d'une société de réassurance ».
Le seul fait d'avoir ainsi transféré l'argent public à une société financière à l'étranger est déjà « choquant », conviennent les parlementaires français. Mais le pire, c'est qu'entre-temps, une partie de la cagnotte irlandaise a fondu. Le PDG et créateur du groupe Vivendi, Jean-Marie Messier, aurait « copieusement pioché dans ce trésor pour non seulement éponger les dettes du groupe, mais aussi soutenir ses investissements dans la communication », expliquent Jean-Luc Touly et Roger Lenglet.

QUI PASSERA À LA CAISSE ?

La Commission générale des finances et de l'économie générale de l'Assemblée nationale a bien convoqué, le 26 septembre 2002, le successeur de Jean-Marie Messier, Jean-René Fourtou, afin de demander des explications. M. Espinasse, le rassurant directeur financier de Vivendi, affirmait que le transfert en question ne portait « que » sur un montant de 1milliard d'euros. « Les engagements seront tenus et les provisions reconstituées », ont ajouté en substance les responsables. Sans préciser sur quels fonds.

Car, qui passera à la caisse ? Les usagers ? La question à 4,5 milliards a été une nouvelle fois posée le 20 janvier dernier devant l'Assemblée nationale. Et éludée par le ministère de Roselyne Bachelot. Elle sera encore d'actualité ces prochaines semaines : Veolia environnement (ex-Vivendi) a porté plainte contre les auteurs et l'éditeur de L'eau de Vivendi, les vérités inavouables pour « diffamation ».
« Veolia exige la suppression d'un certain nombre de passages de notre livre, notamment ceux qui évoquent trop directement les grosses sommes, la corruption ou les pots-de-vin versés pour décrocher des marchés régionaux », explique Roger Lenglet. Le procès aura donc lieu devant la 17e Chambre correctionnelle de Paris. La première audience de conciliation est prévue aujourd'hui.
« Il s'agira de mettre en place les premiers éléments de réponses et de témoignages. Le procès ne s'ouvrira réellement qu'en septembre 2004. Ce sera une belle occasion de déballer les affaires de Vivendi sur la place publique et de crever l'abcès », complète Roger Lenglet, qui poursuit ses investigations sur les mouvements de fonds opérés par Vivendi vers l'étranger pour étayer son dossier.
Pour l'heure, le mystère du compte irlandais reste entier. « Dans un premier temps, certaines sommes auraient été rapatriées ou versées sur d'autres comptes offshores. On ne sait pas exactement à quoi l'argent a servi. » Pour le journaliste d'investigation, la possibilité qu'il y ait des comptes en Suisse n'est pas à exclure. L'affaire des 4,5 milliards de Vivendi recèle de toute manière une dimension internationale : « Elle concerne toutes les nations qui se soucient de ce que l'on fait de l'argent des usagers », conclut Roger Lenglet. A un autre niveau, plusieurs magistrats importants s'intéressent déjà à ce nouveau cas, qui déborde allègrement les frontières.


P.S. :

Vous vous demandez comment cela s'est terminé ?

    Mais que vouliez-vous qu'il arrive à Jean-Marie Messier ? Un ami de Nicolas Sarkozy? Rien, bien sûr ! Certains neuneus continuent même de croire que c'était un visionnaire, en avance sur son temps !

Et Vivendi ? Vendent-ils toujours de l'eau ? Non, à présent c'est Véolia qui vend de l'eau.

Alors tout est changé ?
...
Si le sujet vous intéresse, je vous conseille de visiter ce site qui est plutôt bien informé : Association pour le Contrat Mondial de l'Eau

Cet article n'est pas mal non-plus : https://www.lagazettedescommunes.com/648743/dsp-opacite-surcouts-manque-a-gagner-autant-de-risques-a-anticiper/






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